Avatar: The Way of Water


|États-Unis - 2022|

|Aventures de science-fiction|

|192 minutes - Couleur - v.o. : Anglais|

|Réalisateur: James Cameron|




Avec Avatar : The Way of Water, James Cameron réitère l’exploit du premier film sorti en 2009 : concilié une fable écologique et une histoire émouvante tout en faisant un film de grande envergure tout à fait spectaculaire.


L’histoire d’amour de Jake et Neytiri a progressé. Ils ont eu des enfants et le film est axé davantage sur cette famille de six que sur le couple de Jake et Neytiri. Cela dit, la sauce prend, l’émotion que l’on ressent n’a pas été divisée par le nombre de personnages qui a grandi.


Menacée et visée personnellement par les humains et le Colonel Quaritch ressuscité sous forme d’avatar, la famille de Jake trouve refuge chez une population d’amphibiens habitant sur Pandora. Ce changement de décor permet à Cameron d’explorer les eaux de Pandora ainsi que d’aborder d’autres sous-textes écologiques.


Les Na'vis habitant habituellement dans les forêts, les Sully doivent apprivoiser ce nouvel environnement littéralement et métaphoriquement. Ils sont au départ assez mal vu par leurs confrères amphibiens. Le film prend son temps pour refaire sous toutes ses coutures les relations qui lient les autochtones de Pandora entre eux et avec la nature comme le premier Avatar l’avait fait. C’est le point fort du film, tout en nous faisant ressentir l’âme et l’intelligence de cet habitat, le film nous comble d’images d’explorations sous-marines stupéfiantes. À travers la maitrise technique, les animaux, particulièrement les tulkuns, des baleines, deviennent pratiquement des personnages. On en reconnait certains à leurs caractères ou leurs caractéristiques.


J’aimerais dire que techniquement les personnages sont simplement plus réussis que ceux du premier film, ce serait vrai, mais ce n’est pas tout. Leurs expressions faciales sont drastiquement changées. La gamme des émotions représentées est immense et c’est à se demander si l’on avait vraiment vu des émotions chez des personnages en CGI convaincantes avant. Même les derniers Planet of the Apes de Matt Reeves en prennent un coup de vieux. Dans le regard des personnages, on peut simultanément distinguer la peur de l’inquiétude. Je me souviens encore lors du visionnage que je m’émerveillais en examinant les expressions faciales de Kiri (Sigourney Weaver). Lorsqu’elle sourit, on peut différencier chaque sourire : trouver dans l’un des traces de nostalgie quand elle sourit à sa mère, dans l’autre, un sourire de joie spontanée à sa fratrie, ou encore un sourire d’admiration face à la flore aquatique. Je n’exagère pas quand je dis que ce film est totalement senti, j’ai cru et je me suis attaché aux personnages complètement. Le film enseveli sous une myriade d’effets visuels est une superproduction dans laquelle les émotions de tous types, autant les chamailleries de la fratrie des Sully que les désirs de vengeance du Colonel Quaritch, ont une place importante.


Kiri souriant à sa mère


Kiri souriant à sa fratrie


Kiri ébahie par les plantes sous-marines



Avatar 2, c’est finalement un long-métrage qui développe ses enjeux à petits pas. Dans cette narration de plus de trois heures, James Cameron bouleverse surtout le temps qu’on laisse durer certains moments. Il laisse les retrouvailles, les découvertes et les amours durer aussi longtemps qu’il l’entend plutôt qu’aussi longtemps que les conventions le veulent. C’est-à-dire que l’introduction dure une heure, la partie « découverte » et le climax durent tous deux une heure. Chaque partie aurait pu constituer un moyen-métrage à elle seule. Pourtant, la narration demeure fluide, jamais on ne se perd dans des dédales de sous-intrigues, et c’est l’avantage d’avoir une histoire très simple, les spectateurs peuvent s’y retrouver aisément, ils la connaissent déjà. Un récit trop conventionnel tiré de son propre cru aurait probablement confondu le public plus qu’autre chose. Qu’on pense au précédent Avatar, à Titanic, à Terminator ou à Aliens. Jamais la qualité des œuvres de Cameron n’a résidé dans l’originalité de l’intrigue elle-même. Il le dit lui-même, tous ses films ont la même histoire. Ces histoires en apparence simples sont le canevas sur lequel Cameron peint des personnages et des thèmes qui captivent le public.


Pour tout dire, malgré mes critiques élogieuses, je suis resté dubitatif devant le climax du film. Il fait « fabriqué en studio ». C’est-à-dire que les scènes manquaient peut-être d’intensité parce qu’on y retrouvait notamment le jargon militaire qui a été omniprésent dans la dernière décennie, et les mêmes invraisemblances que dans le premier film. Cela dit, ce climax, dans sa longueur, est assez généreux en actions pour combler les attentes de ceux qui auraient décroché lors de la seconde partie du film. 


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