L'inspecteur Harry (v.o. : Dirty Harry) (7/10)




|États-Unis - 1971|

|Policier|

|103 minutes - Couleur - v.o. : anglais|

|Réalisateur: Don Siegel|

Avant le générique de Dirty Harry, la caméra nous fait regarder les noms des policiers décédés en service à San Francisco et derrière on peut voir un badge. Au premier abord, on pourrait y lire un banal hommage. En réalité, le reste du long-métrage, un peu à l’instar des autres de son genre comme La filière française, sorti la même année propose une image laide et pessimiste des forces de l’ordre. La fin est l’exemple parfait pour démontrer ce contraste. Harry jette son badge dans le ruisseau. Les noms des braves policiers au début deviennent alors, en quelque sorte, ceux de marginaux comme Harry qui se sont sacrifiés pour une institution pourrie. Sans la suppression du code Hays qui permet parallèlement à Eastwood et à Siegel de sortir un film violent et sombre qui concorde avec leur message, cette vision n’aurait sans doute pas vu le jour.

Harry Callahan est l’antithèse du policier modèle, il a la détente facile, il suit ses propres lois, son instinct et son code moral. C’est dommage, qu’aujourd’hui lorsque l’on dit « Dirty Harry », on pense immédiatement à ses répliques cultes et son .44 Magnum. Même si Dirty Harry ne donne pas une opinion politique aussi profonde que les « Best Picture » Le Parrain, La filière française ou la Palme d’Or, Conversation secrète, il en dit long sur la lassitude et la méfiance de la population, concernant la police et le système judiciaire.

Dans Dirty Harry, San Francisco est perçu différemment parce que, parmi d’autres raisons, le film devait être tourné à Seattle. Par exemple, il n’y a pas de poursuites en voiture. Si les monuments, le Golden Gate ou la croix du mont Davidson ne sont pas épargnés, on retient davantage l’usage des toits de la ville. Qu’ils soient vus depuis un hélicoptère ou à travers la lunette d’un fusil de précision comme dans Conversation secrète, ce sont des endroits idéals pour accentuer le suspense ; la mort peut venir du ciel. Concernant le suspense justement, on a aussi le droit à d’excellentes idées de mise en scène, par exemple, lorsque Harry court de cabine téléphonique en cabine téléphonique traversant les ruelles pour remettre la rançon au « Scorpio Killer ». Je pense aussi à la bande sonore de Lalo Schifrin, un habitué de Fog City. Comme pour Bullitt, il mélange de la musique jazz et des voix de femmes, de manière très réussie.






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