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Lancelot du lac

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  |France/Italie - 1974| |Drame médiéval| |88 minutes - Couleur - v.o.: Français| |Réalisateur: Robert Bresson| Il y a quelque chose de fort à commencer Lancelot du Lac sur l’échec de la quête du Graal et de le finir sur la mort de la plupart des chevaliers de la Table ronde. C’est comme si la perte de l’immortalité avait été que le premier engrenage menant vers une mort imminente. Dès le début, l’ombre de la mort plane sur les chevaliers. Lancelot du Lac , c’est aussi le film de Bresson qui parle le mieux des relations interpersonnelles : celui dans lequel on apprend le plus sur les rivalités ou les amours des hommes. L’échec de la quête du Graal n’a pas eu pour effet que de confirmer la mortalité des personnages, elle a aussi entrepris de défaire les liens qui les unissent. Lorsque Bresson nous montre la fameuse table ronde, il énumère pour nous tous les chevaliers qui morts ou disparus durant la quête du Graal. À ce moment, déjà l’inquiétude sur la suite pèse sur les hommes. ...

Journal de Courts Métrages Expérimentaux no 3

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Image provenant de Lunar Almanac (2014) Journal de court métrages expérimentaux no 3. Voici de courts avis sur huit des neuf courts métrages expérimentaux projetés à la cinémathèque dans le cadre de la deuxième partie de la série. Les films ont été visionnés le 16 juin 2024 à la cinémathèque. Mes souvenirs du film lacuna de Shannon Harris sont trop incomplets pour que je puisse en parler. La noirceur souterraine des racines par Charles-André Coderre (2022) . Ce film est pour moi une expérience de cinéma assez inédite. Il a été projeté par trois projecteurs 16mm sur le même écran. Les images de ses trois projecteurs sont collées les unes aux autres ce qui donne un aspect-ratio d’environ 4 : 1. Excepté Napoléon d’Abel Gance je ne connais pas de films respectant ce format. Avec ces procédés , La noirceur souterraine des racines est un film qui permet de mieux voir la nature. Bien qu’ils soient mis un à côté de l’autre les trois films projetés sur l’écran ne montrent par le...

L'enlèvement (v.o.: Rapito)

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  |Italie/France/Allemagne - 2023| |Drame historique| |134 minutes - Couleur - v.o.: Italien (principalement)| |Réalisateur: Marco Bellocchio| L’enlèvement reprend les évènements véridiques concernant l’enlèvement et la conversion d’un garçon juif, Edgardo Mortara. On y retrouve également le récit des dernières années du règne de Pie 9 avec la perte des états pontificaux et l’unification de l’Italie.   En regardant ce film, c’est inévitable qu’on se questionne sur le boulevard et la station de métro en l’honneur Pie IX à Montréal. Mes recherches indiquent que c’est la faute du mouvement ultramontain. Comme quoi on ne s’est pas encore totalement débarrassé de la religion catholique.   Je me suis aussi demandé en regardant le film pourquoi les parents n’ont pas demandé l’apostasie pour leur enfant. Le droit canon permet maintenant de rejeter son baptême et d’être excommunié. Ce n’était pas impossible à l’époque, en théorie. En pratique, ça entrainait des sanctions t...

Journal de court métrages expérimentaux no 2

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  Image provenant de Very Nice, Very Nice (1961) Very Nice, Very Nice par Arthur Lipsett (1961) Montage rapide de vidéos d’archives, de publicités, de portraits d’étrangers dans la rue avec occasionnellement des commentaires provenant d’interviews. Arthur Lipsett porte en couplant ces différences sources, des commentaires sur la vie de l’après-guerre qui certainement ne manque pas de tranchants. On y critique le monde compétitif et violent en comparant les files d’autos à des armées marchant en cadence. En comparant les visages des passants à ceux des protagonistes de Neighbors de Norman McLaren. On y parle d’une certaine perte d’identité en faisant onduler le visage d’un passant sous la phrase « what is your name my friend ». On y dit que les gens ont cessé d’être vraiment impliqués dans quelque chose en montrant des passants vacants à des occupations mondaines juste avant de montrer l’image d’un soldat mort sous la phrase « really involved ». Il y a aussi dans le film cett...

Triple Agent

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  | France/Italie/Espagne/Grèce/Russie - 2004| |Drame| |115 minutes - Couleur - v.o.: Français (principalement)| |Réalisateur - Éric Rohmer| Triple Agent est basé sur une histoire vraie, celle de Nikolai Skoblin (Fiodor dans le film) et de sa femme Nadezhda Plevitskaya (Arsinoé dans le film). Comme l’indique le générique commençant le film, il ne faut pas essayer de retrouver cette histoire dans ce film de fiction. Les noms des personnages ont été changés et à proprement parler, ce n’est pas un film d’espionnage. En fait, il n’y a pas une seule scène d’espionnage dans le film. Ce qu’on sait sur les actions de Fiodor, ce n’est qu’à travers ses conversations avec sa femme et ses voisins entremêlé de ses propres commentaires concernant les évènements antebellum de la Seconde Guerre mondiale. Un film d’espionnage rhomérien ne pouvait être différent. Ce qui intéresse Rohmer c’est la mégalomanie de Fiodor et sa relation avec sa femme. Fiodor n’a aucune crainte à admettre la plupart de...

Foudre

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  |Suisse - 2022| |Drame| |92 minutes - Couleur - v.o.: Français| |Réalisatrice: Carmen Jaquier Lors de la première rencontre avec ses sœurs, la plus jeune des sœurs d’Élisabeth, Paule, s’exclame : « c’est un ange », l’autre, Adèle, s’exclame « non, c’est le diable ». Il faut voir cette scène du point de vue des sœurs d’Élisabeth et comprendre que celles-ci, n’ayant pas de souvenirs Élisabeth, croyaient voir leur plus vieille sœur, Innocente. La confrontation dans ces deux perspectives montre comment les parents ont tenté de démoniser Innocente aux yeux de ses plus jeunes sœurs et elle montre aussi la recherche qu’effectue le film pour tenter de distinguer le divin du démon. La fratrie présente dans le film est déjà de celles qui sont brisées et cela avant le décès d’Innocente. L’entrée d’Élisabeth au couvent est probablement la première de ces ruptures, car ces sœurs ne la reconnaissent pas lors de leur réunion. Dans le film, les deux plus jeunes sœurs partagent des plans et des...

Notes des Film Médiocres no 1

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  El Topo (1970) Il y a une grande ironie à utiliser le western, surement le genre cinématographique le plus américain, qui soit pour faire un film qui tire inspiration de toutes les mythologies possibles sauf de la mythologie américaine. Jodorowsky montre donc l’extension du Western plus que l’extension vers l’Ouest. Peut-être qu’on peut apprécier le film de ce point vu. Par contre, on sera déçu de voir que le mysticisme du film ne passe qu’à travers le prisme de la brutalité et que toutes métaphores passent d’abord par l’envie qu’elles soient violentes avant tout. Il y a une scène dans le film où El Topo après avoir secouru Mara de bandits risiblement caricaturaux décide de la violer. Au-delà de la controverse au tour de cette scène et des propos de Jodorowsky la concernant. Elle ne sert à rien d’autre qu’à être là dans le film pour provoquer. Bien qu’elle ait un effet sur la trajectoire psychologique du personnage féminin dans le sens ou effectivement le personnage est moins r...